CHAPITRE
11 : Les pouvoirs d'Osa
Elle se rendit au réfectoire et déjeuna avec quelques
élèves qu'elle ne connaissait quasiment pas. Misugi
arriva peu de temps après.
- Coucou ! Alors, tu es prête ?
- Hmm
oui. Qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui ?
- Maniement simple du fouet.
- Cool. Les monstres feraient mieux de se cacher !
- Hop hop, pas de monstres pour l'instant !
- Roooh, fit Amara, déçue.
- Eh oui, faut pas aller trop vite. Tu auras bien le temps de
tuer des monstres plus tard.
- Bon d'accord. Comment on va s'entraîner alors ?
- Finis ton petit déjeuner et tu verras.
Amara engloutit ce qui restait de son bol de céréales
et se leva.
- Fini !
Ils montèrent à l'étage et longèrent
le grand couloir de pierre. De chaque côté, ils voyaient
quelques personnes qui s'entraînaient à utiliser
diverses formes de magie dans les grandes salles d'entraînement.
- Il y a beaucoup de salles d'entraînement à la magie,
mine de rien.
- A peu près tout l'étage, de la même superficie
que le réfectoire et les dortoirs. C'est sûr que
ça fait grand.
- Après quelques minutes passées à longer
les couloirs, ils arrivèrent dans une petite salle où
étaient entassées quelques grandes armoires de bois.
Une petite plaque de métal indiquait : " Prière
de rapporter le matériel emprunté dans le même
état que lors de l'emprunt. "
- On va commencer par un petit fouet, si tu veux bien.
- D'accord.
- Mais on va sortir, on aura plus de place.
Misugi prit quelque chose dans le placard. Il tendit la longue
lanière de cuir enroulée sur elle-même à
Amara.
- Voilà ton arme. Ce fouet est assez court, c'est uniquement
pour apprendre la technique de base. Viens, on va aller au camp
d'entraînement, tu y es déjà allée
?
- Jamais vu, s'étonna la jeune fille.
Ils
redescendirent et sortirent, Misugi entraîna son amie le
long des allées de graviers. Au fond d'une petite cour,
Amara découvrit un tout petit chemin couvert par une arche
de lierre. Ils l'empruntèrent et débouchèrent
sur un étrange paysage :
Un grand plateau couvert de sable de couleur ocre était
entouré de hauts murs de pierre brute où courraient
de longues plantes grimpantes. Sur le plateau, beaucoup de personnes
s'entraînaient, seules où par petits groupes, avec
des mannequins de paille et d'autres objets du même style.
Misugi
lui fit faire le tour du camp, il lui présenta les disciples
de chaque Gardien devant lesquels ils passaient.
Des Féca s'entraînaient au maniement du bâton,
des Crâ tiraient sur de petites cibles avec leurs arcs,
les Eniripsa maniaient habilement de petites baguettes et des
Osa s'entraînaient au maniement du fouet.
Amara commençait à distinguer les disciples de chaque
Gardien du berceau, mais elle avait encore du mal à retenir
leurs noms. Elle savait juste que les Eniripsa portaient de grandes
ailes.
Ils s'arrêtèrent là où personne ne
s'entraînait.
- Normalement, chaque disciple après son initiation fréquente
les différentes écoles de magie s'ils veulent progresser.
C'est important car ils apprennent à canaliser leur énergie
et à l'utiliser de diverses manières. Créer
un bouclier n'est pas pareil que soigner, par exemple. En général,
chaque Gardien possède deux grandes types de pouvoirs,
un relatif à la classe et unique, par exemple les soins,
les boucliers, la communication avec les animaux dans notre cas,
les distorsions temporelles...etc. Toi, tu peux invoquer un fouet
de flammes, selon tes propres capacités. Les Féca
peuvent envoyer des éclairs de feu, les Eniripsa drainer
la vie de leurs adversaires...etc. Maître Tsongor dit qu'il
vaut mieux que tu apprennes avec moi plutôt qu'à
l'école, mais tu es libre de choisir.
- Je ne peux pas faire les deux?
- Je pense que tu n'auras ni assez de temps, ni assez d'énergie
pour suivre les deux cours, ce que je te ferai faire risque d'être
assez éprouvant.
- De toute façon, Maître Tsongor doit savoir ce qu'il
fait, et s'il dit que c'est mieux, je lui fais confiance.
-
Bien, alors je t'explique ce que nous allons faire. Avança-t-il
maladroitement. Désolé, c'est le premier "
cours " que je donne, c'est pas facile.
- Je comprends, ce n'est rien. Puis on est entre nous, lui répondit-elle
avec un sourire encourageant.
- Merci. Tout d'abord, pas d magie, uniquement de la maîtrise.
D'abord le fouet, tu devrais apprendre à le manier avec
perfection. Ensuite, tu pourras commencer à travailler
avec ta magie. Tu pourras faire courir le feu le long de ton fouet
sans le brûler, afin de t'en servir comme arme. Ensuite,
dernière étape, tu devras savoir invoquer le feu
et lui donner la forme d'un fouet que tu pourras manier. C'est
le seul gardien qui propose une arme que l'on créée
de toute pièce, les autres disciples doivent utiliser leur
arme materielle et y allier la magie. Les Osa peuvent aussi utiliser
de gros marteau, si leurs compétences magiques ne sont
pas assez puissante pour qu'ils invoquent le fouet assez longtemps.
Il fit un geste vers le reste du camp.
- Regarde bien ce qu'ils font.
Les
Feca faisaient tourner leurs bâtons de plus en plus vite,
et peu à peu, le bâton ressemblait à un tourbillon
de feu entre leurs mains. Quand les Osa abattaient leur marteau
au sol, celui-ci s'enflammait tout autour de l'impact du marteau
dans une forte déflagration.
- Pourquoi eux ne suivent pas de cours à l'école
?
- Il y a plusieurs cours dans la journée, à eux
de voir lesquels ils préfèrent suivre. Le reste
du temps est libre pour eux, et ils viennent parfois s'entraîner
ici. De plus, rien n'est obligatoire. Il faut prendre plaisir
à pratiquer la magie, si elle devient une corvée
il faut s'arrêter. Certains progressent vite au début,
puis ils s'arrêtent, font une pause plus ou moins longue
avant de reprendre leur progression. Quelqu'un qui n'aime pas
ce qu'il fait ne peut pas gagner en puissance.
- Oui, je comprends.
- Regarde, tu vois la cible qui est là-bas ?
Il lui montra une large cible de bois qui se trouvait à
quelques mètres d'eux.
Misugi fixa la cible d'un air calme. Bien qu'il n'en paraissait
rien, Amara savait qu'il se concentrait.
Le jeune homme tendit le bras en avant, droit vers la cible, et
une mince lanière de couleur des flammes apparut enroulée
autour de son avant bras. Les flammes grandirent peu à
peu, jusqu'à éblouir la jeune fille qui les observait.
D'un geste du poignet, Misugi déroula son arme et le fit
claquer bruyamment au dessus de lui.
Amara
recula d'un pas, impressionnée.
Il détendit brusquement le bras et le fouet s'allongea
jusqu'à atteindre la cible, puis revint s'enrouler autour
du bras de Misugi avant de disparaître.
Amara courut jusqu'à la cible où elle vit une entaille
fumante qui en marquait le centre.
- Ouah !
- Hé hé, fit-il, amusé de la surprise de
son amie.
- Pourquoi tu ne te brûles pas quand le fouet te touche
?
- Le feu fait partie de moi, on ne peut pas se faire de mal avec
sa propre magie. Uniquement à cause de ce qu'elle provoque.
Par exemple, tu peux essayer de brûler ta main, tu n'y arriveras
pas ; par contre, si tu brûles un morceau de bois que tu
tiens dans ta main, les cendres chaudes te brûleront.
- Je comprends. Et comment est-ce que tu choisis le moment où
ton fouet disparaît ?
- Il faut que je maîtrise la magie, c'est un des points
essentiels de ton apprentissage, et c'est aussi ce qu'on apprend
dans les écoles. Il faut beaucoup de concentration. Tu
dois contrôler ta magie, et ne pas la laisser prendre le
dessus sur toi. De plus, il faut que tu arrives à contrôler
tes sentiments, car la magie est difficile à maîtriser
lorsque tu ressens des émotions fortes, la colère
par exemple. La douleur, la peine, la haine, mais aussi la joie,
l'amour, la peur...etc. Tous ces sentiments peuvent être
des facteurs déclenchants, et tu pourrais faire certaines
choses sans le vouloir, et sans t'en rendre compte.
- Oui, je pense que je comprends ce que tu me dis.
- Tout ça se travaille. Nous nous entraînerons au
maniement des armes, mais nous travaillerons aussi sur le contrôle
de soi. Et il faut pas croire, il n'y a pas un des deux qui soit
plus fatiguant que l'autre. Dans les écoles, le travail
n'est pas individualisé, et il est plus difficile d'approfondir
chaque compétence. J'ai beaucoup du m'entraîner seul
ou avec des amis, en dehors des cours, pour me perfectionner.
Et je ne te cache pas que c'est difficile et que ce n'est pas
à la portée de tout le monde. Je pense que c'est
pour ça que Maître Tsongor veut que nous travaillions
ensemble. Je suis ici depuis mes sept ans et il paraît que
je suis doué. Maître Tsongor me juge capable de t'enseigner
de bonnes bases.
- Je te fais confiance, fit-elle avec un sourire.
Il
s'approcha d'elle et enroula le court fouet autour de son poignet,
sans le serrer.
- Voilà comment sera ton fouet quand tu l'invoqueras. Il
te faudra tout d'abord savoir le dégager rapidement.
Amara secoua le bras pour dérouler le fouet, sans succès.
- Hum, va falloir revoir ta technique je crois, se moqua-t-il
gentiment.
- T'es là pour ça !
Elle tendit le bras. Son ami replaça le fouet et lui prit
la main. Au ralenti, il lui montra le geste à effectuer.
Le fouet se déroula, Amara essaya seule, sans plus grand
succès que la première fouis, à plusieurs
reprises.
Misugi lui remontrait l'exemple et l'aidait à se positionner.
Plusieurs fois, le fouet claqua légèrement sur les
bras de la jeune fille suite à des fausses manoeuvres.
Durant
les deux semaines qui suivirent ce premier essai, Amara s'entraîna
sans relâche, jusqu'au beau jour où enfin elle réussit
à atteindre le coeur de la cible plusieurs fois sans se
tromper.
- Ah ben voilà ! Montre-moi tes bras.
La jeune fille tendit les bras en avant pour les montrer à
Misugi, les marques rouges sur ses bras traduisaient son intense
entraînement.
- C'est bien. Tu comprends pourquoi je t'ai fait apprendre le
maniement du fouet avant la façon de l'enflammer ?
- Oh oui...
- Maintenant, il faut voir ta rapidité, car le cuir chauffera
très vite et tu risquerais de te brûler.
Avant
qu'il ait fini sa phrase, le fouet avait déjà claqué
au loin devant eux.
- Bon...
Il replaça le fouet sur le poignet de son amie.
- Essaye de l'enflammer, sans le chauffer trop fort. Dès
que tu sens la chaleur sur ton bras, tu vises la cible.
La jeune fille s'exécuta mais, par peur de se brûler,
détendit son bras trop tôt. Aucune trace de flamme
sur le fouet.
Il lui fallut plusieurs semaines pour doser la magie qu'elle envoyait
sur le fouet et pour acquérir la bonne technique. Pendant
son entraînement, elle fréquentait assidûment
la bibliothèque où Misugi lui apprenait les choses
du monde, la géographie, les monstres, les animaux, l'histoire...etc.
Comme
pour le dernier exercice, Misugi attendit qu'Amara se sente prête
à continuer.
Ils se retrouvèrent ce jour là au camp d'entraînement
et recommencèrent les exercices de base. Lorsque Amara
eut replacé son fouet sur son poignet à nouveau,
le jeune homme l'arrêta avec un sourire.
- Tu saurais faire ces exercices en gardant les yeux fermés
?
Elle s'exécuta, maladroitement d'abord, puis avec de plus
en plus de précision.
- Essaye de visualiser ton fouet lorsqu'il part vers la cible.
Regarde chaque mouvement qu'il effectue et représente les
dans ton esprit. Recommence jusqu'à ce qu'il apparaisse
clairement devant toi, même quand tu as les yeux fermés.
Amara projeta la lanière de cuir enflammé jusqu'à
la cible parsemée de coupures cuisantes, puis elle ferma
les yeux et recommença, plusieurs fois. Elle parvenait
à présent à faire rougeoyer l'intégralité
de son fouet tout en maintenant ses yeux clos.
A nouveau, Misugi l'arrêta et prit le fouet. Il le posa
par terre.
- Garde les yeux fermés. Est-ce que tu peux toujours visualiser
le mouvement de ton fouet ?
- Oui, répondit-elle sans hésitations.
- Ouvre les yeux et imagine que le fouet entoure ton avant bras,
jusqu'à le voir.
L'exercice demanda un grand effort à la jeune fille mais
elle se laissa aller à son imagination et eut l'impression
de sentir le cuir sur sa peau.
- Maintenant, plus difficile. Tu dois enflammer " le vide
" là où aurait du se trouver le cuir, tu comprends
?
- Je pense.
- A partir de ta magie, tu vas créer ton propre fouet de
flammes qui elles, ne te brûleront pas. Fais attention à
ne pas perdre l'image du fouet qui doit rester présente
à ton esprit pendant tout l'exercice. Tu dois savoir que
ce n'est pas quelque chose de facile, concentre-toi.
Elle se représenta précisément le fouet dans
sa tête et dirigea le feu vers l'endroit où il devrait
être. Peu à peu, sous les yeux émerveillés
de la jeune fille malgré l'effort de concentration qu'elle
tentait de maintenir, de minces flammes apparurent autour de son
avant bras, tièdes et douces, presque vivantes, d'une couleur
qui virait du jaune au rouge dans un magnifique dégradé
changeant.
- Pas mal.
Dès
que la jeune fille tourna la tête vers son ami, les flammes
disparurent.
- Eh oui, tu dois rester concentrée. Toutes les choses
qui t'entourent doivent être reléguées à
une place secondaire de ton esprit. Seul ce que tu fais doit accaparer
ton attention.
- Mais... dans ce cas, ce n'est pas un moyen de contre-attaque
rapide et utile.
- Détrompe-toi. Au début ça te prendra beaucoup
de temps, d'énergie et de concentration. Mais avec l'entraînement,
ce sera comme un réflexe, et tu pourras même invoquer
ton arme tout en pensant à autre chose. Il suffit que tu
saches précisément ce à quoi tu veux donner
vie, pour ne pas enflammer autre chose que ton fouet. C'est assez
dur à expliquer.
- Non je comprends. Si aucune partie de mon esprit ne pense au
fouet autour de mon bras, le feu risquerait de brûler autre
chose.
- Oui, voilà. Et comme tu as appris à appeler le
feu en toi, tu apprendras à l'invoquer. D'abord en te concentrent
et en ne pensant qu'à ça, puis instinctivement,
rapidement, regarde.
Autour du bras de Misugi, de grandes flammes rougeoyaient.
Le fouet était plus épais que celui d'Amara.
- Pourquoi ton fouet est-il différent du mien?
- Une fois que tu as compris le principe, les bases, ta volonté
suffit à modifier la forme de ton invocation. On peut imaginer
un fouet plus ou moins épais, ou avec deux, voir trois
lanières. Ou bien un fouet orné de motifs qui laisseraient
une marque spécifique sur la cible. Mais tu dois savoir
que plus ton fouet sera élaboré, plus tu auras besoin
d'énergie pour l'invoquer. C'est d'ailleurs pour cela que
le fouet a été choisi par Osa, c'est l'arme la plus
fine et légère, souple et rapide à manier.
La
jeune fille repensa aux gardiens et aux nombreux pouvoirs qu'ils
donnaient à leurs disciples, et s'étonna une fois
de plus de n'avoir jamais vu quel e monde était empli de
magie avant d'entrer au berceau. Ce n'était pourtant pas
un secret. Mais alors, pourquoi est-ce que personne n'en parlait
?
Amara resta songeuse un moment, Misugi l'observait.
- Quelque chose ne va pas ?
- Non non, je réfléchissais.
Il s'approcha d'elle et prit doucement ses mains. Il déposa
un baiser sur sa joue avant de murmurer.
- Tu es une élève très douée.
- Tout le monde me le dit... mes parents, les artisans du village,
et maintenant toi... Je n'ai pourtant pas l'impression d'être
si exceptionnelle...
- Mais tu l'es.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi personne ne m'avait parlé
de magie auparavant...
- Tu n'as que 15 ans...
- Bien sûr, mais je ne suis tout de même pas la seule
à avoir ignoré l'existence des Gardiens, si ?
- Non évidemment. Beaucoup de gens refusent simplement
d'y croire. La race humaine est faite ainsi, et les hommes croient
ce qu'ils voient. Les récits sont devenus mythes, les faits
historiques, légendes.
- J'y aurais cru, moi.
- Rassure-toi, il y a quand même beaucoup de gens qui savent,
ajouta-t-il devant l'air interdit d'Amara, les guerriers et miliciens
ne se cachent pas quand ils utilisent leur pouvoir. Seulement,
tu as vécu à la campagne, où peu de gens
s'intéressent à ce genre de choses.
- Mais pourquoi n'en parle-t-on pas dans les écoles afin
de découvrir d'éventuels apprentis ?
- Cela ne se fait pas comme ça. C'est... disons, magique.
Une personne dotée d'un grand pouvoir peut ne pas être
attiré par notre Ordre et ne jamais le découvrir,
tout comme une personne n'ayant que très peu d'énergie
magique en elle peut étudier notre magie. Pour être
accepté au sein de l'un des 4 ordres, il faut avoir un
peu d'énergie magique, mais avant tout la volonté
d'apprendre et de découvrir. Ensuite, contrairement aux
ordres de démons, il faut avoir des intentions pures pour
que les Gardiens nous " appellent ". La magie des Gardiens
ne dépend pas de nous, elle choisit elle même ses
disciples. Un apprenti qui ne nous aurait pas découvert
seul ou n'aurait pas fait l'effort de nous contacter par ses propres
moyens ne pourrait être un bon apprenti.
- Mais... et les apprentis qui ont appris l'existence de la magie
par leurs parents, comme toi ?
- Les parents ne peuvent forcer leurs enfants à utiliser
leur pouvoir. Si les enfants ne sont pas interessés où
ne désirent pas apprendre, malgré tous leurs efforts
les parents ne leur enseigneront rien. De plus, si l'enfant est
déterminé, il viendra de lui-même se présenter
devant le Zaap du berceau.
- Je ne savais même pas ce qu'était un Zaap...
- On n'a qu'à dire qu'inconsciemment, tu savais que tu
devais y aller.
- C'est vrai...
- Voilà. Mais tu verras si tu voyages. La plupart des gens
savent que la magie existe, et beaucoup la pratiquent avec plus
où moins de puissance. Mais c'est vrai que les paysans
n'ont que peu accès à la culture et aux informations
qui circulent.
- Je ne suis jamais allée très loin d'Amakna, nous
n'avons pas les moyens de voyager.
- J'ai déjà vu quelques endroits, assez loin de
chez moi, mais je n'y suis jamais resté assez longtemps
pour les apprécier. Et il me reste encore tant de lieux
à découvrir...
- Peut-être que nous les verrons ensemble, dit Amara en
lui souriant.
Il lui rendit son sourire et acquiesça.
- Bon ! Si on reprenait l'entraînement ?
Et ils reprirent. Le fouet d'Amara commençait à
prendre une forme de plus en plus distincte. Les jours passaient,
et à force d'entraînement, Amara s'améliorait
peu à peu.